L'artiste
ANDRÉ HOGOMMAT - (1925-2015)
L'HOMME
André Hogommat est un artiste plasticien reconnu, ayant passé la plus grande partie de sa vie à Clichy. Son atelier s’y trouve toujours rue Victor Méric.
Né à Nantes en 1925, il est le cadet d’une fratrie de 6 garçons.
Son père, Pierre Marie Joseph, clerc de notaire et officier de l’armée décède en 1933 des suites d’une longue maladie, probablement contractée pendant la première guerre mondiale.
« Mon seul souvenir est celui de mon père allongé sur son lit et le tic-tac de la montre gousset posée sur la table de nuit. »
À partir de 1930, sa mère, Mme Léonce Adrienne Louise Hogommat, tient un café afin de subvenir aux besoins de la famille.
À l’école communale, l’habileté de ses mains révélera très tôt sa future vocation, alors qu’il sculptait des morceaux de craie, au plus grand
étonnement de ses camarades.
Un homme fasciné par l’Homme
Hogommat construit et exprime ce que l’homme a de meilleur : la volonté d’être debout et d’aller de l’avant rendant celui-ci résolument volontaire et optimiste.
Dans le monde réel d’Hogommat, l’homme est en marche. L’artiste observe, en saisit les « rythmes essentiels de la vie » et les transpose spontanément dans un langage singulier. « En définitive saisir l’inspiration la plus profonde en moi-même et instinctivement la saisir de mes mains ». Il dérobe le feu de la vie pour le faire passer dans la matière.
Construisant, au fil de décennies, sa propre conviction de la forme, il érige le «dynamisme interne» en objectif pour son art. L’homme qui nourrit son inspiration suscite la profondeur de l’émotion qu’il nous offre de partager.
Décédé en 2015, il aura consacré sa vie à la réalisation de son œuvre, tout en prenant le temps d’être un professeur passionné.
LE SCULPTEUR
En opposition avec le courant artistique dominant où l’homme disparaît trop vite au profit de la machine et confronté à l’impossibilité de persévérer dans une représentation traditionnelle de la sculpture inculquée, Hogommat regarde autour de lui et s’interroge…
Il rencontre en 1953 la sculpteure Germaine Richier. D’emblée elle le conseille, l’encourage et plus tard la découverte de son atelier Porte de Chatillon fait naitre dans l’esprit d’André Hogommat, une nouvelle façon d’appréhender son art.
« J’abîme si je m’attarde, au risque de détruire pour encore reconstruire. C’est ainsi que j’avance en tâtonnant, en expérimentant ».
« La filasse mouillée dans le plâtre crée un filament, étiré par le geste des deux mains. C’est cette tension du filament qui est la base de tout. Les vides et les pleins prennent leur place sur l’armature de fer inventée. Des êtres au départ chétifs, s’élaborent de l’intérieur vers l’extérieur et occupent pleinement l’espace.»
Lorsque l’on a la chance de contempler ces créations dans leurs globalités, on se retrouve devant une œuvre innovante, contemporaine et unique de l’expression humaine.